La révolution des drones redéfinit l’innovation dans l’industrie de la défense
12 août 2025
- L’efficacité des drones au combat change la nature de la guerre
- Ils ont été fabriqués et vendus en nombre croissant au cours des 20 dernières années
- Les grandes entreprises de défense améliorent rapidement leurs capacités en matière de drones1
Principaux risques : Changements de politique gouvernementale, réductions du budget de la défense, contrôles et sanctions à l’exportation, risques politiques dans les pays clients, volatilité de la politique commerciale, dépendance à l’égard des contrats gouvernementaux, retards et dépassements de coûts des projets, fiabilité des sous-traitants et des fournisseurs, menaces liées à la cybersécurité, obsolescence technologique, échecs en matière de R&D. Ces facteurs peuvent entraîner des pertes importantes, et les reprises passées peuvent ne pas se reproduire.
Le "grand et magnifique projet de loi" de Donald Trump prévoit des dizaines de milliards de dollars consacrés au financement des drones. Ce texte législatif alloue 150 milliards de dollars au Département de la Défense pour investir dans des drones innovants, des technologies navales et la modernisation de la dissuasion nucléaire américaine2.
Il traduit les enseignements tirés de trois années de guerre intense en Ukraine. Dans le feu de l’action, les drones changent la nature de la guerre : Des véhicules aériens sans pilote (UAV) d’une valeur de 400 dollars éliminent des chars d’assaut d’une valeur de 2 millions de dollars3.
Tout comme la Seconde Guerre mondiale a démontré l’importance du char d’assaut, l’efficacité de la technologie actuelle des drones en Ukraine est largement reconnue comme un tournant. Les drones, peu coûteux et rapidement produits, ainsi que d’autres nouvelles technologies, ont prouvé qu’ils occupaient une place essentielle dans la guerre moderne.
À l’heure où les membres de l’OTAN, principalement en Europe, s’engagent à augmenter leurs dépenses de défense de 2 % de leur production nationale à 5 % d’ici 2035, l’attention des ministères de la défense se tourne vers ces drones4. La technologie est facilement disponible et bon marché. Non seulement les drones permettent de rentabiliser davantage les dépenses de défense, mais ils peuvent également être rapidement intégrés aux forces armées existantes.
Les drones sur une trajectoire ascendante
Au cours des 20 dernières années, la fabrication et la vente de drones ont proliféré. La Turquie est notamment devenue un fournisseur important, tout comme la Chine. D'après le Center for New American Security, les transferts de drones (ventes ou locations) ont connu une croissance fulgurante, passant de presque zéro à 633 entre 1995 et 2023 (voir le graphique)5. Environ 40 % d’entre eux sont allés en Europe.
Transferts de drones militaires au fil du temps, 1995-2023
Source : Source : CNAS, Ensemble de données sur la prolifération des drones, septembre 2024.
En effet, les drones font partie d’une vague d’innovation en cours qui devrait être bénéfique pour les technologies de défense. Les drones accomplissent de nombreuses tâches sur le champ de bataille. Ils sont bien connus pour leurs bombardements, mais ils ravitaillent également les troupes au sol, mènent des opérations maritimes secrètes et peuvent même essaimer des satellites dans l’espace.
Ils sont utilisés avec un effet dévastateur en Ukraine, où des drones aériens tels que les drones iraniens Shahed modifiés par la Russie frappent quotidiennement les villes6. De son côté, l’Ukraine a déployé des drones maritimes pour faire d’une grande partie de la mer Noire une zone interdite à la flotte russe7.
Les géants de la défense se préparent
Si les Ukrainiens et les Russes sont nécessairement à la pointe de la guerre des drones, certaines des entreprises pionnières dans la conception et la fabrication de drones en Occident sont des sociétés privées telles qu’Anduril aux États-Unis et Helsing en Allemagne. De plus en plus, leurs drones sont guidés par des systèmes d’intelligence artificielle (IA) qui ne peuvent pas être bloqués électroniquement8. Cependant, comme pour toutes les technologies émergentes, l’innovation rapide dans les systèmes pilotés par l’IA comporte également des risques, tels qu’une fiabilité opérationnelle non prouvée et une adoption à long terme incertaine, qui pourraient affecter le succès commercial de ces entreprises.
Par ailleurs, les grandes entreprises cotées en bourse, y compris celles figurant dans VanEck Defense UCITS ETF étendent également leurs activités dans ce domaine. Axée sur la technologie, la société américaine Palantir fournit des logiciels et des solutions d’IA qui améliorent les opérations des drones9. D’autres sont plus directement impliqués dans les drones, avec un éventail de spécialités.
Par exemple, l'américain Raytheon Technologies, géant de la défense, conçoit son propre drone de combat, le Coyote Block 2, et se positionne en chef de file des technologies anti-drones10, un secteur en plein essor. En France, le groupe Thales fabrique des drones tactiques et des plates-formes de commandement11. De retour aux États-Unis, Huntington Ingalls Industries est un leader dans le domaine des systèmes maritimes sans pilote12. Malgré la croissance du marché, la concurrence dans le secteur de la défense est intense et les contrats sont souvent attribués dans le cadre de cycles d’approvisionnement longs, ce qui peut retarder la comptabilisation des revenus et introduire une incertitude commerciale.
Cela ne veut pas dire que les drones remplaceront les autres systèmes d’armes. La leçon à tirer de l’Ukraine est qu’ils complètent la puissance de feu massive nécessaire à une campagne militaire soutenue. Mais ils constituent un élément inattendu et en pleine expansion de l’arsenal, dans lequel l’armée américaine, ainsi que celles d’Europe et d’ailleurs, sont désireuses d’investir. Toutefois, la demande pourrait fluctuer sensiblement selon l'évolution de la situation géopolitique, tandis que les futures dépenses de défense dépendront vraisemblablement des priorités gouvernementales et du contexte économique.
Dans le même temps, les investisseurs doivent garder à l’esprit que l’investissement en actions est risqué. Vous pouvez perdre de l’argent jusqu’à la perte totale de votre investissement en raison des principaux facteurs de risque, tels que le risque lié au marché des actions, le risque de liquidité et le risque de concentration industrielle ou sectorielle, décrits dans le KID et dans le prospectus de vente. L’évolution du marché n’est pas garantie.
Glossaire supplémentaire
- Risque de marché des actions : La possibilité que le prix des actions baisse, réduisant ainsi la valeur de l’investissement.
- Risque de liquidité : Le risque de ne pas pouvoir vendre rapidement les parts de fonds à un prix équitable.
- Risque de concentration industrielle ou sectorielle : Le risque de pertes plus importantes parce que les investissements sont concentrés sur un seul secteur.
1CSIS, juillet 2025.
2Comment le projet de loi de finances de Donald Trump va stimuler les entreprises de défense de la Silicon Valley. FT.com. 5 août 2025.
3The Week, juillet 2025.
4SIPRI, juin 2025.
5https://www.cnas.org/publications/reports/drone-proliferation-dataset
6FT, juillet 2025.
7Navy Lookout, juillet 2025.
8Helsing, février 2025.
9Palantir, octobre 2024.
10RTX, juillet 2025.
11Thales, juillet 2025.
12Huntington Ingalls Industries, juillet 2025.
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