2021: Les semi-conducteurs envahissent le monde

L’année 2021 s’annonce comme une année où la technologie s’immisce encore plus dans nos vies qu’en 2020.

Depuis que la pandémie a éclaté, l’adoption de la technologie a été véritablement exponentielle. Malgré les restrictions de déplacement et les mesures de distanciation sociale, les communications vidéo ont permis aux plus sociables d’entre nous de rester en contact avec leur famille et leurs amis. Les hommes d’affaires pouvaient discuter avec leurs collègues du monde entier sans avoir à effectuer de déplacements polluants.

La technologie améliore rapidement notre quotidien et, en 2021, nous pouvons nous attendre à ce que l’application des inventions par les innovateurs d’entreprise le fasse encore plus (voir figure 1). Pensez aux voitures autonomes de Waymo en phase finale de test ; aux avantages croissants de la 5G ; aux applications pratiques de l’intelligence artificielle (IA) qui se développent rapidement, de la science médicale aux robots industriels en passant par le service à la clientèle.

Figure 1 : Le numérique occupe une part croissante de l’économie mondiale

Part de l’économie mondiale numérisée

Source : Essor fulgurant du numérique Mesurer l’impact réel de l’économie numérique, Huawei, Oxford Economics, 2017.

Le système nerveux de la technologie

Pourtant, rien de tout cela ne serait possible sans les semi-conducteurs, le matériau essentiel à la fabrication des circuits électroniques, l’équivalent technologique de notre système nerveux. Sans les semi-conducteurs, également appelés micro-puces, il n’y aurait pas de téléphones portables ou d’ordinateurs. Nous serions également privés d’éclairages LED et d’appareils tels que les grille-pain ultrasophistiqués qui utilisent du verre céramique pour chauffer le pain plus rapidement que le fil. Sans les semi-conducteurs, nous serions grillés ;-)

Les fabricants de semi-conducteurs ne sont pas nombreux, alors qu’ils deviennent un élément toujours plus indispensable. La plupart des entreprises sont basées aux États-Unis ou en Asie, parmi lesquelles Analog Devices, Broadcom, Intel, Micron Technology, Taiwan Semiconductor et Texas Instruments. À l’exception d’ASML et de NXP qui ont vu le jour aux Pays-Bas, ce dont je suis fier en tant que Néerlandais. En effet, les fabricants de semi-conducteurs sont devenus une industrie stratégique, jouant même un rôle dans la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Ces entreprises comptent parmi les plus innovantes au monde et, sans elles, la plupart des avancées technologiques actuelles n’existeraient pas. Par exemple, Texas Instruments a inventé le premier circuit intégré en 1958. Et Intel a créé la première puce semi-conductrice commerciale du monde en 1971. Je ne sais pas si cela peut être considéré comme un signe, mais c’est mon année de naissance.

Historiquement, les innovateurs les plus florissants bénéficient de leurs avancées révolutionnaires, et les semi-conducteurs ne font pas exception. De nombreux fabricants de semi-conducteurs bénéficient de ce que l’on appelle en anglais des « economic moat », à savoir une capacité à conserver des avantages concurrentiels à long terme. Leurs produits sont protégés par des brevets. Il existe également d’importantes barrières à l’entrée : On estime qu’il faut compter au moins 100 millions de dollars pour développer une nouvelle puce¹, les entreprises de semi-conducteurs emploient des milliers d’ingénieurs et la valeur des machines de lithographie nécessaires à la fabrication des semi-conducteurs peut dépasser 100 millions de dollars². Il va sans dire que les capitaux considérables qui sont nécessaires à la mise en place d’une capacité de production contribuent largement à protéger les marges bénéficiaires. Il n’est pas surprenant que nos deux ETF à moat (VanEck Morningstar Global Wide Moat UCITS ETF et VanEck Morningstar US Wide Moat UCITS ETF) investissent dans des fabricants de semi-conducteurs, tels qu’Intel, Microchip Technology et Applied Materials.

Alors que nous sommes à l’aube de ce que les observateurs considèrent comme un nouveau bond en avant de l’économie numérique, en partie rendu possible par l’IA, la hausse de la demande de semi-conducteurs s’annonce exponentielle. Plus important encore, les puces puissantes sont les éléments clés qui permettent aux entreprises technologiques d’acquérir un avantage concurrentiel. Pour revenir à notre métaphore du système nerveux, elles ont permis à l’intelligence de la technologie de faire un bond en avant.

Le premier ETF européen sur les semi-conducteurs

Ces entreprises sont souvent sous-représentées dans les portefeuilles des investisseurs européens. C’est pourquoi, dans le cadre de notre propre innovation, nous avons lancé l’ETF VanEck Semiconductor UCITS en décembre 2020, qui offre une exposition aux sociétés les plus liquides actives dans le secteur des semi-conducteurs. Bien que notre univers d’investissement soit mondial, toutes les sociétés sous-jacentes de l’ETF sont cotées en bourse aux États-Unis. Je suis fier d’ajouter que le « nôtre » est le seul ETF de ce type en Europe. Il est important de noter que cet ETF présente un niveau élevé de risque de concentration, car il n’investit que dans un seul secteur. Il doit donc faire partie d’un portefeuille diversifié.

À l’horizon 2021, depuis mon bureau à Amsterdam, je pense que l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs qui la sous-tendent joueront un rôle important dans le développement des vaccins et dans le retour à la normale, tout comme les progrès technologiques seront essentiels pour relever le défi imminent de la création d’économies sans carbone. En fait, 2021 pourrait bien s’avérer être l’année du semi-conducteur !